Note : il s’agit d’un article invité écrit par Océane du blog Compozik.com
Tic-Tac, Tic-Tac… Déjà 3h que vous êtes les yeux rivés sur votre ordinateur à essayer de composer un petit quelque chose… Mais rien à faire, vous tourner désespérément en rond, vous n’arrivez pas à avancer… Voire même, vous avez le sentiment que votre morceau ressemble de plus en plus à un « t’as tout mis » …
Une impression bizarre d’avoir à la fois beaucoup d’idées et aucune en même temps.
La frustration monte, et elle n’attend qu’une légère baisse de motivation pour pointer le bout de son nez et mettre le bazar.
Et là, BIM, vous soufflez un grand coup, vous froncez les sourcils et hop vous fermez votre logiciel ; vous vous dites que ce n’est simplement pas le bon jour.
Et le lendemain… le même scénario se répète…
C’est comme ça que vous vous retrouver avec tout un tas de projets mort-nés qui prennent la poussière au fond de votre PC et qui ne seront jamais terminés.
Et de ça découle une sensation désagréable ; l’impression de ne pas progresser et de ne jamais réussir à aller au bout des choses.
Limite à se demander si la MAO est vraiment faite pour vous…
Mais pas de panique ! Cette situation n’est pas une fatalité.
Déjà, vous êtes loin d’être seul dans ce cas. Je pense que tous les Home Studistes débutants sont passés par là.
Ensuite, il suffit simplement de trouver une méthode qui vous convienne pour toujours savoir comment avancer efficacement dans vos morceaux.
Et vous savez quoi ?!
C’est justement ce que l’on va voir dans cet article. 😉
Une méthode en 4 étapes pour toujours savoir comment avancer sereinement dans la composition de vos morceaux, sans vous y perdre.
Avec une technique simple : celle de l’entonnoir.
Voyons ça de plus près !
Etape 1 : Choisissez votre quête !
Qu’est-ce que j’entends par-là ?
Simplement le fait de vous donner une direction artistique lorsque vous vous lancer dans une nouvelle composition ou un nouveau projet musical quel qu’il soit.
C’est une étape à laquelle on ne pense pas nécessairement lorsque l’on commence l’aventure Home Studio, mais pourtant elle est primordiale.
Pourquoi ?
Parce que sans elle, vous vous retrouvez vite à airer dans le flou au moment de créer votre morceau et vous ne savez plus vraiment quelles idées exploiter.
Après, cette direction artistique peut se retrouver à plusieurs niveaux :
- Pour un morceau unique
- Pour un EP ou un album
- Pour votre image d’artiste dans sa globalité
Regardons ces 3 options en détail.
- Un morceau unique
C’est souvent sur cette vision qu’il vaut mieux vous concentrer si vous démarrer depuis peu en MAO. Vous aurez déjà largement de quoi faire !
Je m’explique.
L’objectif ici va être de déterminer un but pour chacune de vos compositions. C’est-à-dire que vous ne devez pas partir en vous disant « bon, on verra bien où ça va nous mener » et partir complètement à l’aveugle.
Choisissez ce que vous voulez faire ressentir à l’auditeur quand il écoute votre musique. Et ce, même si le seul auditeur, c’est vous ! 😊
Par exemple, est-ce que vous voulez faire ressentir la joie, la colère, la tristesse, etc. Ou alors, donner envie de danser, relancer la motivation, etc. Ou est-ce que vous voulez faire passer un message.
Posez-vous ces questions avant chaque nouvelle composition. Et le fait de savoir ce vers quoi vous voulez aller vous aidera à rester focus et à faire le tri dans vos idées.
2. Un EP ou un album
Dans ce cadre-là, l’idée est globalement la même. Elle est simplement étendue à un ensemble de morceaux.
Plus précisément, en plus de déterminer un objectif pour chacune des créations, il va falloir établir un but global à cet ensemble afin d’obtenir un tout cohérent musicalement.
Les possibilités sont infinies, mais essayons de prendre un exemple.
Imaginons que vous vouliez réaliser un EP de 4 morceaux.
L’objectif global pourrait être de « procurer un sentiment d’apaisement ».
Et vous pourriez alors décliner ça en composant vos 4 morceaux dans un style zen, chacun basé sur des instruments traditionnels de 4 pays différents.
Chaque composition aurait alors son propre objectif, et les 4 morceaux réunis formeraient un tout cohérent.
3. L’image d’artiste
Si je vous dis Daft Punk, vous me dites ?!
Voilà, tout est dit ! ^^
Ce duo de musique électronique français est connu pour sa direction artistique centrée sur l’anonymat, en portant des casques lors de leurs performances publiques. Leur son unique et leur esthétique visuelle ont contribué à établir une identité musicale reconnaissable instantanément.
Ici, la direction artistique correspond donc à tout ce qui gravite autour de vous, aux choix que vous faites et qui vont permettre de vous identifier en tant qu’artiste singulier.
Allez, maintenant que vous avez choisi votre quête, passons à la suite. Il est temps de faire un peu de musique tout de même !
Etape 2 : Construisez les fondations
Pour la suite de l’article, je vous propose de rester concentré sur la vision artistique que vous allez établir pour chacun de vos morceaux.
Dans cette optique, une fois votre direction artistique choisie, cela va vous aider à identifier un ou plusieurs styles musicaux qui pourraient coller à l’objectif que vous vous êtes fixé pour votre composition.
Affinez alors encore davantage vos options pour n’en conserver qu’une seule.
C’est fait ?
Très bien. Continuons !
A ce stade, vous avez désormais 2 choses en têtes :
- L’objectif final de votre morceau, orienté vers l’auditeur
- Et le style musical sur lequel vous allez pouvoir vousappuyer pour atteindre cet objectif
Maintenant que vous savez ce vers quoi vous allez vous orienter, vous devez identifier les éléments piliers qui constituent le cœur de ce genre musical. Sélectionnez-en 3 ou 4 maximum.
Prenons un exemple.
Celui du rock alternatif. Les 3 éléments piliers pourraient être :
- Guitare distordue
- Voix émotionnelles
- Batteriegroovy
Ok.
Votre mission est alors de composer une première section de votre morceau, le plus souvent le refrain, en utilisant EXCLUSIVEMENT ses éléments, et pas un de plus.
Si l’on rentre encore plus en profondeur dans notre exemple, pour la partie de batterie, faites simple. Utilisez uniquement les éléments clefs du type kick, snare et High-Hat.
Et la petite percussion qui résonne discrètement à droite et qui apporte tout son cachet à votre rythmique … ? Eh bien pour le moment, on s’en fou ! 😉Vos drums doivent être groovy rien qu’avec les éléments clefs.
Et évidemment, n’oubliez pas la direction artistique que vous vous êtes fixée, vous devez toujours la garder en tête à chaque instant, dans tous les choix musicaux que vous faites.
Je vous assure, vous pouvez déjà obtenir des résultats plus que satisfaisant si vous exploitez au maximum ses 3-4 éléments. Ils vont littéralement constituer les fondations de toute votre composition.
Super. Vous avez désormais une première section de composer, certes simples, mais qui tient la route. Nous reviendrons la compléter plus tard.
Pour le moment, continuons de descendre dans notre entonnoir.
Etape 3 : Les frangines
Allez, avançons !
Il est temps de déployer tout votre morceau sur le plan horizontal. Et pour ce faire, l’idée est simple.
Utilisez la première section que vous avez composée, puis déclinez-la en de nouvelles ; les sections frangines.
Mais pourquoi ce nom me direz-vous ?
Parce qu’ici, l’objectif va être que chaque partie de votre morceau est sa propre identité, tout en gardant des traits communs. Chacune de vos sections doivent garder un lien de parenté plus ou moins évident.
Si toutes vos sections apportent des éléments complètement différents, c’est un peu comme si vous essayiez de reconstituer un puzzle à partir des pièces provenant de plusieurs boites… ça n’aurait aucun sens, et ça ne ressemblerait très probablement à rien au final… Ou peut-être à une œuvre de Picasso, qui sait ? 😊
Tout l’enjeu va donc être d’osciller habilement entre variations et répétitions.
Mais n’oubliez pas, à ce stade, vous devez toujours n’utiliser que les éléments piliers.
Allez, lâchons un peu de lest quand même !
Sur vos 3-4 éléments fondateurs, vous pouvez décider de n’en conserver que 2-3 et d’en introduire un nouveau pour l’une de vos sections frangines. Mais pas plus !
Plus vous changer drastiquement des éléments d’une section à l’autre, plus le risque de vous égarer dans la composition de votre morceau est élevé. Donc attention !
Reprenons notre exemple du rock alternatif de tout à l’heure. Petit rappel, nos éléments piliers étaient :
- Guitare distordue
- Voix émotionnelles
- Batterie groovy
Imaginons que pour la première section que vous avez composée, la guitare joue une suite de 4 accords avec une certaine rythmique.
Eh bien, pour l’une des sections frangines, pourquoi pas changer cette suite d’accords, mais conserver la même rythmique.
De cette manière, le lien de parenté entre les 2 sections serait la sonorité de la guitare et la rythmique. Et le caractère propre à la section frangine serait la suite d’accords.
Idem pour la batterie. Pour la première section, les high-hat pourraient jouer sur les croches et doubles croches. Alors que pour la section frangine, ils joueraient uniquement sur les temps. On conserve la sonorité mais on varie le rythme.
Et ainsi de suite !
A vous de jouer, soyez créatif, et créez les liens de parentés qui vous ressembles 😉.
Ok. Maintenant que votre morceau prend forme sur le plan horizontal, il est temps de l’enrichir sur le plan vertical. Voyons ça tout de suite.
Etape 4 : Ajouter le décor
Allez, courage, vous tenez le bon bout.
Vous vous souvenez de la petite percussion à droite dans votre rythmique de batterie qui lui donne tout son cachet dont on a parlé tout à l’heure ? Allez-y, c’est le moment de la placer ! 😉
Plus sérieusement.
Votre mission ici va être d’embellir toutes les sections que vous avez créées jusqu’à présent, sur le plan vertical.
Mais comment faire ?
Pour le moment, vous avez les acteurs principaux de chacune de vos sections. Et maintenant, vous devez ajouter les personnages secondaires.
ATTENTION !
On parle bien des personnages secondaires. C’est-à-dire qu’ils ne doivent pas marcher sur les plates-bandes de vos éléments fondateurs. Ils sont là pour les mettre en valeur, leurs donner une nouvelle dimension, mais sans toutefois les dénaturer totalement.
Pour vous guider, vous devez garder 3 choses en tête :
- La direction artistique que vous avez établie pour votre morceau
- Le style musical que vous avez choisi pour atteindre cet objectif
- Et l’utilisation des liens de parentés entre vos sections
Avec ces 3 points à l’esprit, vous allez pouvoir ajouter des éléments plus rapidement, et surtout, plus efficacement. Tous les personnages secondaires vont se mettre en place les uns après les autres ; tantôt pour faire un petit coucou par-ci par-là, et tantôt pour ajouter un peu de piment.
Et ainsi, toute l’histoire de votre morceau prendra forme.
A vous de jouer !
Hey, ça y est, on a fini !
Au début, vous aviez peut-être tendance à nager en eaux troubles lorsque vous vouliez composer, au risque de vous y noyer…
Mais maintenant, vous avez une stratégie en 4 étapes à recopier qui vous servira de bouée de sauvetage si vous vous retrouvez dangereusement embarquévers le large !
Vous dériverez peut-être parfois. Et c’est normal, c’est aussi ça les joies de la composition, n’est-ce pas ?!
Mais ces étapes vous aideront à garder le cap final et à éviter les tempêtes trop violentes.
Chaque nouvelle composition sera une nouvelle croisière.
Mais surtout, n’oubliez pas !
Pour savoir quels chemins emprunter, vous devez connaitre votre point d’arriver. C’est LA clef pour ne pas vous égarer !
NB : Si vous voulez encore plus d’infos pour composer vos premiers morceaux, vous pouvez télécharger mon guide « de zéro à ta première compo en 8 étapes simples ». Il part du choix de votre matériel jusqu’à la composition d’un morceau complet, le tout illustré en vidéo.
Et n’oubliez pas, la musique, c’est vous !
Océane