Parcours pour devenir beatmaker professionnel
Vous êtes passionné de musique et vous rêvez peut être de devenir beatmaker professionnel et vivre de vos beats ?
Très bien, mais sachez que la route est longue et qu’il va falloir fournir beaucoup d’efforts pour y parvenir (mais ca en vaut la peine).
Le Beatmaker est, à la base, un créateur de rythmes dans les styles musicaux urbains principalement (hiphop, rnb et trap). Il crée ces beats pour les artistes interprètes (rappeur, chanteur, slameur) qui y apposent des lyrics (textes) souvent engagés.
Il faut dissocier son rôle de ceux de producteur de musique et de compositeur.
Pour devenir producteur de musique il faut maitriser toute la chaine de production (composition musicale, mixage, mastering). Le producteur tient aussi le rôle de réalisateur car c’est lui qui donne la direction artistique du morceau.
Le compositeur est, quand à lui, un musicien qui sait lire et écrire la musique.
Un beatmaker peut tout à fait évoluer vers l’un ou l’autre de ces statuts au fur et a mesure de sa carrière.
Le métier de beatmaker est longtemps resté un travail de l’ombre. Mais, à l’instar des DJs, il n’est pas rare aujourdhui d’en voir certains être propulsés au rang de véritables stars (souvent parce qu’ils sont aussi Topliner, c’est à dire compositeur interprète).
Bien choisir son matériel de beatmaking
Pour devenir beatmaker professionnel et proposer des instrus de qualité, le beatmaker doit s’équiper en conséquence et régulièrement faire évoluer son setup pour rester à la pointe :
- un ordinateur puissant (fixe ou portable)
- une interface audio / carte son externe
- un système d’écoute monitoring (paire d’enceintes et/ou casque audio)
- un contrôleur midi (clavier maitre ou pads tactiles)
- un logiciel audionumérique
- des instruments virtuels
- des plugins d’effets
Il peut aussi améliorer le son du home studio en utilisant des traitements dédiés (mousses accoustiques).
En l’absence de traitement accoustique il existe des solutions matérielles (ik Multimedia Arc System) et des logiciels de correction fréquentielle pour casque de monitoring (sonarworks, waves abbey road studio 3…) assez performants.
Si vous êtes novice en beat making, je vous recommande de lire mon article pour savoir quel matériel choisir pour débuter en mao.
L’art du Beatmaking
A ses origines, le beatmaking était l’art de créer un beat, c’est à dire une boucle rythmique. On parlait alors de concepteur rythmique.
Mais cela à rapidement évolué vers la capacité à créer une boucle de refrain (avec les éléments mélodiques) puis à structurer un morceau complet.
Pour ce faire, le beat maker utilise des instruments virtuels ou/et des machines physiques hardware (tel que la légendaire Roland MPC).
Le choix du logiciel beatmaker pro
Parmi les séquenceurs les plus populaires on retrouve :
- Fl Studio (image-line) : plébiscité par les producteurs de trap music. Ses mises à jour sont gratuite à vie.
- Ableton Live (ableton) : comme son nom l’indique, c’est le top pour les prestations scéniques.
- Studio One (presonus) : simple, efficace et novateur. C’est le programme avec la plus forte progression en terme de ventes sur les 3 dernières années.
- Bitwig Studio (bitwig) : un DAW très complet et puissant. Son point fort : la gestion de multiples projets en simultané.
- Cubase (steinberg) : probablement le séquenceur le plus connu. C’est l’un des pionniers et celui dont tous les autres se sont inspirés.
- Logic Pro X (apple) : L’un des meilleurs logiciel audio numérique professionnel. Seul bémol, il ne fonctionne que sur Mac.
- Reaper (cockos) : souple et performant, il est l’un des moins cher sur le marché.
- Reason (reasonstudios, ex propellerhead) : il reprend l’aspect graphique et le fonctionnement des environnements modulaires. Le top pour ceux qui maitrisent le matériel hardware.
- Sonar (cakewalk) : l’un des précurseurs dans le monde de l’audio. Quelque peu en baisse de régime ces dernières années, il est en train de se refaire une santé.
- Digital Performer (Motu) : un respectable ancien et l’un des favoris des compositeurs de musiques de films.
- Mixcraft Pro Studio (Acoustica) : de loin le moins cher. Il est conçcu pour les beatmakers débutants souhaitant s’initier à la MAO. Certes limité par rapport à la concurrence, il reste simple d’utilisation et propose des fonctions intéressantes pour l’édition vidéo.
- Samplitude (Magix) : un séquenceur plutôt bien fourni en instruments et effets virtuels et qui permet l’impression de partitions.
- Protools (avid) : la version HD est le choix numéro un des studios pros pour sa capacité à monter en puissance par un simple ajout de cartes mémoires dédiées.
Ces logiciels sont livrés avec tous les outils nécessaires au concepteur sonore : éditeur midi (piano roll), éditeur audio, table de mixage virtuelle, instruments et effets virtuels.
De fait, il est tout à fait possible de créer une instru de qualité et même de faire un hit avec n’importe lequel de ces programmes de musique.
Mais alors quel logiciel de beatmaking choisir ? Ca peut rapidement devenir un véritable casse tête devant la quantité de choix.
Il faut donc trouver celui qui correspond le mieux à sa propre facon de travailler, et pour ça il est recommandé de tester les démos (versions limitées en fonctionnalités) mises à disposition par certains éditeurs.
Si vous êtes sur MAC, vous pouvez commencer sur Garage Band qui est fournit avec le système d’exploitation d’Apple. Il permet de travailler facilement à l’aide de boucles audio.
Sachez toutefois que ce DAW n’est pas considéré comme professionnel, vous risquez donc d’être rapidement limité.
A noter qu’il existe également aujourdhui des applications dédiées à la création musicale sur tablette et mobile telle que l’UVI Beathawk.
Ce dernier est présenté comme un vrai studio de production musicale portable.
Apprendre le langage musical
La musique est un langage avec ses propres codes.
Malgré tout, pour être un bon beatmaker, il n’est pas obligatoire d’avoir de connaissances en matière de théorie musicale (harmonie, rythme, solfège…).
En effet, il existe aujourdhui des assistants logiciels tel que les Captain Plugins, Scaler, Playbeat ou encore Riffer (pour ne citer qu’eux), permettant de s’affranchir quelque peu de ces notions.
Mais avoir un minimum de base reste tout de même conseillé pour créer des mélodies mémorables comme un beatmaker professionnel.
Faut il jouer d’un instrument de musique
Pour devenir beatmaker pro il n’est pas indispensable d’être un musicien et donc de maitriser un instrument de musique.
Tout peut se faire à la souris sur son ordinateur.
Mais savoir jouer d’un instrument reste un atout non négligeable pour créer des harmonies complexes et éviter de s’enfermer dans un même type de schéma mélodique.
D’autant plus que le côté répétitif de la boucle sonne amateur.
Bon nombre de beatmakers pratiquent d’ailleurs le piano ou la guitare en amateur et parfois même ils jouent des percussions.
Qu’on sache utiliser un instrument ou pas, l’essentiel c’est d’avoir une bonne oreille et un sens du rythme aiguisé.
Et si jamais ce n’est pas votre cas au départ, pas de panique, car cela peut potentiellement s’acquérir avec la pratique.
Banque de Son
Nombreux sont les beatmakers qui utilisent des samples, boucles audio et séquences au format midi, issues de banques de sons professionnelles pour compléter et enrichir leurs productions.
La plupart de ces packs de samples sont payants mais on en trouve quelques un en gratuit de bonne qualité comme le beat starter pack.
Toutefois, les puristes du beatmaking préfèrent sampler directement leurs séquences musicales et sons de batterie sur des vynils de morceaux du commerce.
Produire comme un beatmaker professionnel
Pour créer une prod, le beatmaker professionnel commence par la construction du refrain sur 4, 8 ou 16 mesures.
Il débute le plus souvent par une rythmique ou une progression d’accords au piano.
Parfois il part d’une ligne de basse ou d’une mélodie.
Une fois ces fondations posées, il empile d’autres sons et séquences musicales pour finaliser son refrain.
Une fois son beat terminé, le beat-maker passe alors à la construction de la structure du morceau.
Il termine souvent en ajoutant quelques effets créatifs (vst plugins) tel que le reverse FX (son inversé).
Parmi les grands classiques des effets virtuels en 2020 il y a :
- Halftime (Cable Guys)
- Decimort 2 (D16 Group)
- Effectrix (Sugar Bytes)
- Mondomod (Waves)
Il n’est pas rare que le producteur rajoute également des bruitages (samples) pour amener une certaine ambiance et contribuer au réalisme : impact, explosion ou craquements de vynil par exemple.
Mixage Audio
Une fois l’instru de musique terminée vient alors la phase de mixage.
Bien sur, il n’est pas question de rivaliser avec un ingénieur du son travaillant en studio pro et disposant de matériel couteux.
Mais il est tout à fait possible de développer rapidement des connaissances essentielles permettant de faire un bon mixage audio.
Il faut avant tout apprendre à se servir des outils les plus importants :
- l’Equaliseur, pour gérer les fréquences
- le Compresseur pour maitriser la dynamique du son
- la Distorsion pour donner du grain et de la couleur
- le Panning, pour placer ses sonorités dans le champs sonore (gauche / droite)
- le Gain (Faders), pour ajuster le volume de chaque piste
- la reverb et le delay pour obtenir une ambiance réaliste
Avec la pratique, en développant son oreille et ses connaissances, le résultat sera de plus en plus probant.
Une fois cette étape correctement maitrisée il faudra apprendre à réaliser un master de qualité en home studio afin de finaliser son mix.
Apprendre le beatmaking
La plupart des producteurs de musique mettent un pied dans la production musicale en autodidacte.
Il existe cependant des écoles qui enseignent le beatmaking.
Apprendre seul est, certes, valorisant (et gratuit) mais à contrario cela prends énormément de temps car il faut faire le tri de l’information.
De plus, les contenus gratuits du web oscillent entre le bon et le moins bon et sont souvent sans véritable méthodologie. C’est pourquoi on avance plus lentement lorqu’on apprend seul.
Ce n’est donc clairement pas un parcours de tout repos et seuls les plus solides mentalement et les plus perspicaces auront une chance de réussir.
Collaborer
Un bon moyen de rompre un tant soit peu ce cercle vicieux c’est de faire des collabs de beatmakers.
Travailler à plusieurs permet de partager ses connaissances, de s’entraider, de réduire les erreurs et d’avancer plus efficacement.
A terme, il est ainsi possible de créer un véritable collectif de beatmakers, à la manière de ce qu’on fait les artistes en vogue de « Le Motif » (Junior Ala prod, Heezy Lee, Meryl…) ou de « Katrina Squad ».
Savoir bien s’entourer est aussi un talent qui peut faire toute la différence pour devenir beatmaker professionnel.
Vendre ses beats et se faire connaitre
Faire de bon beats c’est bien, mais les vendre c’est mieux !
C’est d’ailleurs ce qui vous permettra en premier lieu de devenir beatmaker professionnel et de ne plus être considéré comme un simple amateur.
La plupart du temps, le producteur propose 2 types de licences aux artistes interprètes :
- Licence non exclusive : l’instru peut être vendue à de multiples utilisateurs (souvent pour un usage non commercial)
- Licence Exclusive : l’instru est vendue à un utilisateur unique qui est donc le seul à pouvoir l’exploiter commercialement.
Attention, en France il n’est pas possible de céder le droit moral (à l’inverse des USA), c’est à dire son droit à revendiquer la paternité de l’oeuvre.
Un contrat de licence musicale précisant que le beatmaker reste propriétaire des pistes (master) et définissant le cadre d’utilisation de l’instrumental doit ainsi être impérativement transmis à l’artiste pour éviter tout problème d’ordre juridique.
Pour se faire connaitre et monétiser sa musique il est possible de passer par des plateformes spécialisées sur lesquelles les artistes interprètes cherchent leur prochain hit.
Malheureusement le site UrbanBeat, leader sur la vente d’instrumentales en francophonie, à récemment fermé ses portes.
Il existe cependant d’autres alternatives pour toucher le marché européen ou même mondial, parmi lesquelles :
- Virtual Beat (France)
- beMySound (France et Europe)
- Beatstars (International)
- Soundgine (International)
- Soundcloud (International)
En parallèle, il est utile de partager ses prods sur des réseaux sociaux tel que Facebook, Instagram ou Tik Tok pour toucher une plus large audience.
Avoir son propre site web est aussi un point fort pour faire sa promotion de façon ciblée et avoir complètement la main en terme de communication.
Certaines places de marché fournissent justement un outil pour disposer de sa propre page web.
N’oublions pas qu’être beatmaker professionnel c’est aussi être une marque.
Si vous parvenez à faire le buzz peut être signerez vous dans un label.
Vous pourrez ainsi vous focus sur ce que vous adorez : faire de la musique (le label s’occupant notamment des parties communication et promotion).
Si un artiste achète votre création pensez à déposer le titre fini (c’est à dire avec le chant dessus) à la SACEM.
Pour la distribution (digitale et physique), il est possible de passer par un site spécialisé tel que Tunecore même sans être signé en maison de disque.
Il existe aussi d’autres possibilités pour envisager de vivre du beatmaking:
- vendre ses propres banques de sons
- proposer un service de toplining
- créer des tag vocal
- faire des prestations de mixage ou de mastering
- proposer des produits dérivés (t-shirts par exemple)
A vous donc de trouver votre voie/voix.
La rémunération du beatmaker professionnel ne se fait donc pas en salaire mais plutot sous la forme de royalties, de cachets ou de forfaits.
Devenir beatmaker professionnel, ils l’ont fait !
Parmi les beatmakers francophones les plus talentueux (signés en label) on retrouve notamment Stromae, Seezy, Pyroman et Dany Synthé.
Soit dit en passant, certains DJS tels que David Guetta, Vladimir Cauchemar ou les Daft Punk peuvent aussi être considérés comme des beatmakers.
Les américains restent toutefois les meilleurs dans ce domaine avec des music producers de génie tel que Dr Dre, Timbaland, Pharell Williams ou encore Scott storch qui sont de véritables hitmakers.
Tous ces producteurs de musique ont un point commun. Ce sont de vrais passionnés. Leur motivation première n’était pas l’argent ou la gloire.
C’est la base de la réussite.
Ecouter des interviews de professionnels du beatmaking racontant comment ils ont produits leurs hits est d’ailleurs très instructif.
Devenir Producteur Pro
Vous l’aurez compris, devenir beatmaker professionnel n’est qu’une étape intermédiaire pour être un producteur de musique et vivre du beatmaking.
Pour y parvenir, le beatmaker amateur se doit de maitriser (dans l’ordre) :
- les techniques de beatmaking, pour composer une instru complète
- le design sonore, pour créer ses sonorités
- le mixage audio, qui permet d’obtenir un rendu pro
- le mastering (ou pre-mastering), pour corriger les éventuels defauts et booster le gain tout en respectant les normes des plateformes de streaming
- le marketing musical, pour faire connaitre ses réalisations
Bon nombre de beatmakers échouent parce qu’ils sont uniquement concentrés sur l’aspect création musicale (composition originale).
Hors pour rencontrer le succès il faut non seulement bien maitriser la MAO (musique assistée par ordinateur), mais aussi connaitre les rouages du music business et savoir (se) vendre.
Comment se former
Passer par une école spécialisée dans le son (conservatoire, ESRA..) est, à l’inverse, très couteux financièrement.
Mais cette option fait gagner du temps puisque l’on apprends plus vite au contact de professionnels délivrant des informations pertinentes.
Le point négatif c’est que, bien souvent, il s’agit d’un enseignement vécu comme quelque peu rébarbatif.
C’est pourquoi, fort de ce constat, j’ai décidé de créer une formation beatmaker accélérée, simple et ludique, dans laquelle j’explique tout de A à Z.
Je filme mon écran et partage ainsi mon expérience de 10 années dans le monde de la production musicale au contact de grands musiciens et ingénieurs du son.
Ce pack de formations est principalement destiné au beatmaker débutant ou de niveau intermédiaire souhaitant aller dans la bonne direction, gagner du temps et obtenir des résultats significatifs pour pouvoir potentiellement devenir beatmaker professionnel et vivre du beatmaking.
Tout du long des 40 heures de contenus vidéos exclusifs j’explique pas à pas comment :
- maitriser la théorie musicale sans solfège
- créer des mélodies mémorables (le secret des hits)
- utiliser des samples de façon créative
- faire des toplines
- mixer comme un pro
- faire ses propres masters
Le tout sans bouger de son home studio et sans dépenser des fortunes.
Et pour éviter que l’élève se retrouve seul dans son coin, j’ai créé un reseau social privé d’entraide (interne au site).
C’est de la que sortirons les talents de demain !
Voici quelques témoignages au sujet de cette formation pour devenir beatmaker professionnel :
Par ailleurs, j’ai aussi pensé à ceux qui découvrent cet univers artistique et qui souhaite obtenir des réponses à leurs questions en leur proposant une formation beatmaker gratuite.
Si vous débutez, cette méthode est vraiment idéale pour apprendre les bases.
il faut s’armer pour réussir et l’un des meilleurs moyens d’être bien équipé c’est de se former.
Pour finir, quelque soit la route que vous choisirez, sachez que les maîtres mots pour rencontrer le succès et devenir beatmaker professionnel sont passion, travail, patience et perspicacité.
Car, comme le disait le mythique Jacques Brel : « Le talent c’est d’abord d’avoir l’envie de faire quelque chose ».
Très complet.
Merci
Content que ca soit utile 😉